par Pierre-Guy Veer
Journaliste, Le Régional, Ontario
Dans un récent texte, le chroniqueur Richard Martineau du Journal de Montréal reprochait à «la droite» d'être froide et de manquer de sentiment. Selon lui, si la droite veut être moins marginalisée, «elle doit lâcher les théories abstraites et les discours dogmatiques pour montrer qu'elle a le sort de TOUS les Québécois à coeur». Ce raisonnement est faux à plusieurs égards.
Premièrement, la dichotomie gauche-droite suppose un univers unidimensionnel. Ce n'est évidemment pas le cas. Cette vidéo résume très bien cette fausse division du monde. En effet, les problèmes importants pour la gauche (permettre le mariage gay, imposer un salaire minimum) et la droite (réduire les impôts, libre-échange, imposer la prière à l'école) pourraient être regroupés dans deux nouvelles catégories qui ont plus de signification : plus de liberté (mariage gay, moins d'impôts, libre-échange) et moins de liberté (prière à l'école imposée, salaire minimum). Et ces problèmes peuvent eux-mêmes être divisés selon des catégories économique et sociale.
Parler de «la gauche» et «la droite» suppose que tout le monde rentre dans l'un ou l'autre des deux moules. Plutôt que de placer les gens sur un seul axe horizontal, on peut les placer sur un plan cartésien. Selon ce test, je me situe à 5,15 (plus de libertés économiques) et -4,97 (plus de libertés sociales). Je suis de gauche ou de droite?
Laisser l'humanité s'harmoniser par elle-même
Pour les besoins du reste de cet article, supposons tout de même que l'humanité se divise effectivement entre gauche (plus d'intervention du gouvernement dans l'économie) et droite (moins d'intervention du gouvernement dans l'économie). Selon Martineau, le succès de la gauche vient du fait qu'elle a réussi à vendre le rêve.
Et c'est effectivement la seule chose à laquelle elle est bonne : vendre le rêve, l'illusion. Frédéric Bastiat est particulièrement virulent envers elle dans ses Harmonies économiques. Il a trouvé, avec justesse, que la gauche considère l'humanité toute entière comme de l'argile inerte attendant d'être passivement modelée. L'URSS a été la preuve suprême que cette affirmation est fausse. Dès que Gorbatchev a relâché un peu le joug de Moscou, les gens se sont vite précipités vers cette liberté nouvelle.
Au travers de ces modèles artificiels, Bastiat a remarqué une autre constante : la gauche projette d'éliminer la souffrance. Cela rejoint Martineau, qui cite le chroniqueur David Descôteaux : «Le plus grand succès de la gauche est d'avoir fait passer les gens de droite pour des sans-coeur.»
Il faut dire que la gauche a la tâche facile dans le domaine du monopole de la vertu. Elle y va de nombreux sophismes qui peuvent facilement berner le citoyen moyen, surtout si ces insanités sont constamment répétées dans les médias. Elle affirme notamment que, puisque les humains souffrent quand ils sont laissés à eux-mêmes, nous devons intervenir afin d'arrêter leurs souffrances.
Toutefois, quand la gauche intervient avec son grand coeur, elle augmente la souffrance plutôt que de la diminuer. Pensons seulement
-au salaire minimum, qui diminue le nombre de personnes qui travaillent. En effet, augmenter un prix, fût-ce celui de la main-d'oeuvre, diminue sa demande.
-aux prix plafond (sur le loyer par exemple), qui réduit artificiellement le prix des denrées touchées, ce qui cause une pénurie. C'est peut-être pour éviter une telle situation que Winnipeg a décrété un congé de 20 ans de prix réglementés pour tous les appartements construits après 2005.
-aux prix plancher (lait, essence), qui augmente artificiellement le prix des denrées touchées. Les producteurs de lait et les détaillants indépendants d'essence sont ainsi protégés, mais les autres 99 % de la population doivent débourser davantage.
-aux impôts progressifs. Dans ce système injuste, plus une personne gagne d'argent - et donc, peut-on supposer, plus elle est travaillante ou occupe un emploi fortement en demande -, plus elle se fait voler légalement par le gouvernement. Les personnes sont ainsi donc encouragées à aller ailleurs, à travailler moins ou à carrément défier ce hold-up sanctionné par la loi en recourant à la fraude.
La liste pourrait s'allonger encore plus. Mais la preuve est faite que les sans-coeur - ou plutôt, l'inconscience du mal qu'on provoque - se trouvent à gauche.
Les mensonges finiront par périr
En conclusion, pour avoir du succès, la «droite» - ou les partisans de la liberté économique - doit continuer sur la même voie, soit exposer au grand jour les failles du modèle interventionniste de gauche. Plus il sera passé au peigne fin, plus on trouvera des poux et des lentes. Les électeurs se rendront ainsi compte que la gauche n'a pas du tout son bien-être à coeur et que ses illusions ne passent pas l'épreuve des faits. Espérons toutefois qu'ils s'en rendent compte avant que l'on fonce dans le mur, qui approche à toute vitesse.
Je ne sais pas comment c'est au Québec, mais en France la droite n'est pas synonyme de liberté économique, bien au contraire. La droite française est tout aussi dirigiste, interventionniste, planiste que la gauche, seule la clientèle change.
Rédigé par : Mateo | 14 juin 2011 à 16h11
@Mateo
Change le mot France par Canada et ta description tient encore parfaitement la route ;)
L'ADQ a tenté de jouer la girouette pour plaire a tout le monde, résultat, EPIC FAIL. Sa sert a rien de vouloir plaire à des gens qui vous détesteront peut importe ce que vous dites ou faites. J'ai l'impression que Martineau voudrait simplement continuer la méthode adéquiste.
Rédigé par : Bobjack | 14 juin 2011 à 16h59
" La droite française est tout aussi dirigiste, interventionniste, planiste que la gauche, seule la clientèle change."
Je seconde la réponse de Bobjack là-dessus. La droite étatiste ou la gauche en général, c'est du pareil au même. Ici, le gouvernement CONSERVATEUR veut imposer des peines minimales pour... possessions simple de drogue.
Rédigé par : Pierre-Guy Veer | 15 juin 2011 à 00h00
@Mateo:
Il y existe une certaine base libérale dans certains partis de «droite» au Canada. À un point tel qu'en Alberta, nombre de gens veulent chasser le Parti Progressiste-Conservateur au pouvoir depuis 40 ans pour un parti libéral classique. Mais encore, habituellement, la «droite» au Canada se veut depuis quelques décennies d'avoir décentralisatrice, alors les socialistes «fédéralistes» (tant les Libéraux que les Néo-Démocrates) sont beaucoup plus centralisateurs.
Or, cela n'était pas le cas avec le Toryisme canadien original qui se voulait très protectionniste, alors que le premier premier ministre, Wilfred Laurier canadien-français était lui-même un libéral classique.
Mais attention, le Parti Libéral au Canada n'a plus rien de Libéral de nos jours, ce sont des sociaux-démocrates. Par exemple, l'ancien PM Trudeau était véritablement un socialiste dans plusieurs de ces politiques. Or, il aimait beaucoup le planning social et la Jacobinisation du pouvoir Canadien.
Mais encore, beaucoup de nationalistes Québécois sont très socialistes, pas tous, mais pour un grand nombre d'entre eux, lorsque nation=socialisme.
Rédigé par : Mathieu NV | 17 juin 2011 à 21h17
" beaucoup de nationalistes Québécois sont très socialistes, pas tous, mais pour un grand nombre d'entre eux, lorsque nation=socialisme"
le socialisme est une des bases du nationalisme. D'ailleurs, la majorité des instances du nationalisme en sont des représentations : la religion (nous contre eux sous la gouverne d'un seul dieu), la montée de l'État moderne (nous contre eux sous la gouverne d'un monarque tout puissant qui protège le territoire de l'envahisseur et de ses produits) et du communisme (qui vit encore, sous des formes très subtiles)
Rédigé par : Pierre-Guy Veer | 20 juin 2011 à 00h13
Monsieur Veer, vous semblez être de gauche partout sauf dans le domaine économique. Personnellement, j'ai perçu depuis longtemps le libertarianisme comme étant une philosophie de gauche dans toutes les sphères, sauf l'économique. Ce n'est certainement pas le cas chez les étatistes de droite. (bof, à la limite, les Conservateurs du Canada sont moins interventionnistes que la droite française, je vais leur donner au moins ça!)
''-aux impôts progressifs. Dans ce système injuste, plus une personne gagne d'argent - et donc, peut-on supposer, plus elle est travaillante ou occupe un emploi fortement en demande -, plus elle se fait voler légalement par le gouvernement. Les personnes sont ainsi donc encouragées à aller ailleurs, à travailler moins ou à carrément défier ce hold-up sanctionné par la loi en recourant à la fraude.''
En fait, l'impôt étatiquement progressif explique en partie pourquoi l'impôt est régressif dans les faits.
Rédigé par : David Gendron | 20 juin 2011 à 09h58
"vous semblez être de gauche partout sauf dans le domaine économique"
merde, j'ai été découvert :p. Ça se reflète bien dans ma position dans le 4e quadrant politique (et plus je fait le test, plus que m'y "enfonce").
"l'impôt étatiquement progressif explique en partie pourquoi l'impôt est régressif dans les faits."
en effet. Comme je l'avais vu dans mon cours d'économie de la santé (le livre utilisé datait au plus de 2005, mais p-e avant) : aux ÉU, augmenter les impôts de 1$ ne crée des revenus que de 0,66$.
Rédigé par : Pierre-Guy Veer | 20 juin 2011 à 17h25
Onze jours plus tard dans les maritimes ...
Rédigé par : Il Faut Être Patient | 24 juin 2011 à 14h33
je trouve que c,est un bon texte qui explqiue comemnt les mauvaises perceptions brouille les idées.
Ca fait juste prouver que le concept gauche-droite du 18ième siècle a toujours été inapte pour identifier une personen ou adminsitration.
À vrai dire c,est plus idéalogie qu,isl faut parler. martin Masse est anrcho-capitaliste, le RLQ est néo-conservateur et veut immiter le parti républician des Bush et Reagan.
L,ADQ est un groupuscule issu des frustration de Jean Allaire et de libéraux nationaliste mais pas référendiste.
Dans ce qu,on qualifie de droite il faut faire des diférences entre des libertariens comem Ron Paul, des paléo-conservateurs comme Pat Buchanan, des néo-con servateur comme John Mc Cain.
Pour ce qui a trait aux nazis: on sait tous ici que c,est un parti national-étatiste raciste et totalitaire mêlé de mysticsime néo-païen.
Pour el comunisme c,est un étatiste totalitaire basé sur les classes. Dans les pays du ties monde ca resemblait plus aux socialisme national qui utilisait du marxisme pour se diférencier des anciens régimes coloniaux.
Rédigé par : math G | 25 juin 2011 à 11h20
Puisque tu amènes les termes : j'aimerais comprendre le terme néo-conservateur. Comment les distingue-t-on des "paléo-conservateurs"?
Rédigé par : Pierre-Guy Veer | 26 juin 2011 à 13h08
Pour monsieur Veer je vais définir le terme paléo-conservateur
Un conservateur qui tient à ses valeures culturelles, une eprsonne isolationisme(non intervnetionsime), qui se socuie de son environeent et l'imapct à long terme, une eprsonne qui est nationaliste. une eprsonne qui totu en étant pour un petit gouvernement et contre les subventions est pour les tarifs douaniers. Un paléo-conservateur est aussi une personne qui souhaite le contrôle de l'immigration.
le parti républicain a été paléo-conservateur de Abraham Licoln à Richard Nixon. Le penseur paléo-conservateur actuel est patrick J Buchanan. le sénateur Robert taft était un politicien paléo-conservateur. Au Caanda je dirais plus que George Diefenbaker et Mc Donald est ce qui resmeble le plus à un paléo-conservateur.
Un néo-conservateur est une personne qui est pour le libre-échange, une personne qui ne pense qu'en terme de croissance économique, une personne pour qui la démocratie parlementaire doit être proposé voir isntauré dans le monde entiers. Un exemple estl,ex président George Hebert Bush et son disocurs du New-WORD ORDER. Au Canada Stephen harper est ce qui resemble le plus à un néo-conservateur.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pal%C3%A9o-conservatisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9o-conservatisme
Rédigé par : math G | 28 juin 2011 à 12h35
Quinze jours plus tard dans les maritimes ...
Rédigé par : Il Faut Être Patient | 28 juin 2011 à 18h39