par Jean-Hugho Lapointe Alors qu’une analyse n’attend pas l’autre concernant le sort de l’euro et la crise des dettes souveraines, les différents points de vue exprimés continuent d’afficher une certaine timidité à s’attaquer aux fondements mêmes de la problématique.
À la base, nous savons que l’énorme amas de dettes souveraines jonchant le système financier résulte de l’accumulation des déficits au fil des ans, lesquels sont générés par des écarts négatifs entre les dépenses et les revenus des États. Ces écarts ont été financés par des emprunts auprès des marchés, notamment des banques, qui ont accepté de prêter avec largesse sur la base de projections de croissance économique trop optimistes.
Ainsi, la suggestion de plusieurs analystes à l’effet de hausser les revenus des États pour assainir les finances semble malavisée puisque l’alourdissement des fardeaux fiscaux nuira encore davantage à la croissance. Sans aucun doute, le problème en est un de dépenses.
La conclusion qui devrait donc s’imposer à nous est que cette crise est intrinsèquement liée à notre philosophie du rôle de l’État. Depuis le début du 20e siècle, la tendance idéologique dominante en Occident, tous partis confondus, a été de renoncer progressivement aux principes libéraux et de revenir graduellement vers la centralisation, notamment afin de réaliser l’utopie de l’État-providence.
Si nous excluons la hausse des recettes fiscales de l’ordre des possibilités, cet interventionnisme croissant ne peut être financé que par d’autres emprunts ou par l’inflation monétaire. Et puisque la contagion en Europe semble prendre son élan et que l’ampleur des dépenses gouvernementales rattrape les pays membres de la zone euro un à un, même les pays centraux que sont la France et l’Allemagne voient leur accès au marché du crédit mis en doute, d’où la pression croissante que subit la Banque centrale européenne à l’effet de monétiser les dettes et d’augmenter la cible d’inflation.
Jusqu’à ce jour, la BCE a résisté à certaines de ces pressions, notamment parce que l’Allemagne est réfractaire aux politiques inflationnistes pour avoir déjà goûté dans les années 1920 aux dégâts qu’elles peuvent causer. Toutefois, la BCE et l’Allemagne n’auront bientôt plus le choix de céder ou de mettre fin à la monnaie commune, faute d’abandon de leur souveraineté fiscale (et politique) par les pays membres.
Dans l’optique où l’inflation est privilégiée par certains pour résorber la crise des dettes souveraines et sauver l’euro, elle n’en demeure pas moins un mécanisme extrêmement pernicieux et dangereux. En effet, une inflation limitée peut être assimilée au supplice de la goutte, c’est-à-dire une perte graduelle et peu perceptible du niveau de vie général attribuable à la perte de valeur de la monnaie, affligeant davantage et injustement les personnes dépendantes de revenus fixes telles que les retraités. Toutefois, une inflation non contrôlée représente un risque d’une toute autre magnitude. Or, comme l’a déjà illustré le philosophe et lauréat Nobel d’économie Friedrich Hayek, prétendre pouvoir contrôler l’inflation en adoptant des politiques qui mènent à celle-ci équivaut à tenir un tigre par la queue…
Enfin, la crise actuelle met en lumière la relation symbiotique qui existe entre les banques et les États interventionnistes, otages d’une logique circulaire où l’un prête à l’autre et où l’autre doit protéger l’un pour que les affaires continuent. En bout de piste, quelqu’un doit cependant payer la facture, et celui à qui elle est destinée semble considérer de plus en plus qu’il n’y trouve pas son compte si l’on en croit les manifestations populaires croissantes en Grèce, en Italie et partout ailleurs.
Aujourd’hui à la croisée des chemins, le citoyen occidental devra bientôt choisir entre, d’une part, continuer de tout attendre de l’État en soutenant un système qui gruge toujours davantage la prospérité de la classe moyenne et agrandit l’écart entre riches et pauvres; et, d’autre part, se responsabiliser et réviser ses attentes envers le rôle du gouvernement, au prix d’un bouleversement temporaire pendant que se fera la transition vers un système économique plus durable.
Après quelques décennies de "achetez maintenant, payez plus tard", il fallait bien que "plus tard" arrive un jour...
Rédigé par : Bastiat79 | 02 décembre 2011 à 20h05
On pourrait également faire un parallèle avec la mentalité de "trop gros pour faire faillite". Comme l'avait mentionné Rothbard dans "Plaidoyer pour un dollar pleinement garanti par l'or", le gouvernement avait garanti aux banques qu'il ne les laisserait pas tomber, ce qu'il a fait dans les années 80.
Les gens en général aussi semblent penser que les gouvernements sont trop gros pour faire faillite. Les syndicats, particulièrement, depuis qu'on a augmenté leur pouvoir, demandent toujours plus même si leur productivité n'augmente pas. En espérant que les gouvernements font finalement tenir leur bout et couper drastiquement dans leurs dépenses
Rédigé par : Pierre-Guy Veer | 03 décembre 2011 à 10h12
D'aprés moi c'est que se passe c'est que un gouvernement fait ce qu'il veut pis prend des très mauvaises décisions parce qu'ils vont pas rester là longtemps. Il vont passer le baton à quelqu'un d'autre.
D'aprés moi si un premier ministre ou un ministre prend des décisions qui nuisent au peuple, tous les membres de son parti devraient être responsabilisés et pénalisés.
Rédigé par : Motahead | 09 janvier 2012 à 22h28