par Jean-Philippe L. RisiDepuis plus d'une semaine, les journalistes régurgitent sans trop réfléchir les chiffres de l’étude de Pierre Fortin et al. portant sur la rentabilité des garderies à 7$*. Cette étude possède pourtant certains défauts qu’une lecture attentive permet de déceler.
Premièrement, l’examen de statique comparative est incomplet. Pour vraiment savoir si le programme génère des retombées fiscales positives, il faudrait soustraire au montant trouvé par les chercheurs le coût d’opportunité des garderies, c’est-à-dire les entrées de fonds créées par des contribuables non taxés. Autrement, appliquer cette méthodologie donnera toujours un résultat positif peu importe la politique publique étudiée.
Deuxièmement, le calcul du chiffre de 69 700 mères de plus au travail pose un problème important. Les chercheurs font implicitement l’hypothèse que 100% de l’écart de croissance d’emploi du groupe concerné entre la province de contrôle (l’Ontario) et le Québec est causé par les garderies. Or, si c’était vrai, il devrait y avoir peu de variance entre les autres provinces/nations n’ayant pas de programme similaire, ce qui n’est pas vraiment observé en réalité. Autrement dit, il est très possible que notre écart avec l’Ontario soit causé par plusieurs facteurs et que le chiffre trouvé soit une évaluation très optimiste de l’impact du programme.
Troisièmement, les chercheurs expliquent qu’une femme ayant accès à ce service aura plus de facilité à retourner au travail. L’apparition du programme ayant amené une importante pénurie de places en garderie, il est important de se demander combien de femmes ne peuvent pas travailler du fait que le service est inaccessible? Or, l’étude ne fait aucune mention de cette dimension, qui est pourtant fondamentale.
Finalement, la pénurie aura amené une augmentation du nombre de «garderies illégales», soit un marché noir. L’impact fiscal de ce phénomène n’étant certainement pas positif, pourquoi la question n’est-elle pas abordée?
Bref, il ya de quoi être déçu par le manque de front des journalistes au Québec. C’est à croire que l’apparition d’un chiffre ou d’un nom connu sur un bout de papier suffit à faire trembler les jambes des chroniqueurs. Or, puisque beaucoup d’économistes de grande réputation tiennent gratuitement des blogues, n’est-il pas à l’avantage des rapporteurs de nouvelles d’augmenter la qualité d’un cran? Mais bon, il faut croire qu’il est plus facile de demander la création d’un titre pour les professionnels de la presse - un genre de garderie à 7$ pour journalistes - que de travailler plus...
* Voir aussi les textes de Nathalie Elgrably-Lévy, Marc Coiteux, Youri Chassin et Antagoniste.
L'autre jour une étude baclée disait également que le Québec ne se faisait pas vivre par le ROC, évidement le journaliste avait menti mais ensuite aucune contre réponse (à part les blogs de "non professionnel" comme QL).
La contre partie de cette "étude" sera passée sous silence et ça ose se prétendre "objectif" et qu'il faut leur donner des privilèges spéciaux en conséquences.
Des journalistes qui veulent mettre la hâche dans la liberté de presse, c'est tellement joli.
Rédigé par : bobjack | 20 avril 2012 à 12h06
Faut que sa accroche pour être vendu, des gros titres, mais pas de rigueur dans le contenu, j'ai souvent vue des journaliste présent 5 minutes à la fin d'une conférence de presse, prends le document, quelques photo et fait un article avec ca le lendemain.
Un editorial, un blogue, un publi-reportage, ca n'A pas à être fait par un journaliste, ce n'est pas dans la même définition de tâche. Tout comme les animateurs à la radio, des gros noms pour les revenus publicitaires.BBM oblige.
Un des rares animateur radio que je respecte beaucoup c'est Pierre Maisonneuve sur l'heure du midi a Radio Canada, impartial, neutre, prends les deux côté de la médaille, et laisse les gens faire leur idée de la nouvelle, surtout il respecte les invités. il ne donne jamais son opinion, car ce n'Est pas son travail de le faire.
Rédigé par : Sylvain | 21 avril 2012 à 07h19
La majorité des journalistes qui écrivent des textes sur des dossiers à saveur économique n'ont absolument pas la formation nécessaire pour aborder ce genre de sujet. La plupart d'entre eux semblent s'être lancé en journalisme parce qu'ils n'avaient pas le goût de faire les efforts nécessaires pour acquérir des connaissances sérieuses en sciences, mathématiques etc.. Ils sont issus des "sciences" de la nature. Ils ne leur reste donc que la possibilité d'agir à titre de perroquets.
Rédigé par : Gilles Laplante | 23 avril 2012 à 16h51
Il y a longtemps qu'on avait attiré sur le carnet Pour une école libre sur cette étude (elle circulait sous la forme d'un Powerpoint depuis 2011...) pour la mettre en doute. Il est vrai une critique sans chiffre.
http://www.xn--pourunecolelibre-hqb.com/2011/11/quebec-leader-en-matiere-de-petite.html
Rédigé par : Gérard Landry | 25 avril 2012 à 17h21
On dirait un genre d`étude dont les conclusions ont déjà été décidés d`avance par le gouvernment, avant même le début de l`étude. Mais, n`es-ce pas comme cela que ça fonctionne depuis longtemps ici au Québec?
Rédigé par : RE | 02 mai 2012 à 09h34
La fausse gauche (celle d Outremont et de QS) et les PQ sont vos amis puisqu ils ont a coeur que pour chaque miette consentie au peuple amene un pain entier aux ptits ami(e)s. Finalement ya pas de gauche au Québec. Tous a tribord et que le Titanic coule ! C est pour ca que le systeme de garderie qui marchait assez bien avant le 7$ pour tous. (On aurait pu les baisser a 15$) Et la mise a la retraite des infirmeres a permis la création du systeme privé sur le dos du public. Grace a Lulu-les-Mines Les HLM des millions qui auraient pu etre utilisés sous forme de subvention pour l accessibilité a la propriété (pour ceux qui n ont pas la mise de fond)...etc. Sans oublier le maudit revenu garanti qui ne garantira qu une chose : les pauvres resteront pauvres et les riches engrangeront davantage pour que autres fassent leur ménage payé par le gouvenement! Et si les pauvres sont pas contents eh bien avec la légalisation de la prostitution la satisfaction des uns sera garanti. Maudit patriarcat.
Rédigé par : salemlavie | 02 mai 2012 à 09h52
« La fausse gauche (celle d Outremont et de QS) et les PQ sont vos amis puisqu ils ont a coeur que pour chaque miette consentie au peuple amene un pain entier aux ptits ami(e)s. Finalement ya pas de gauche au Québec. Tous a tribord et que le Titanic coule ! C est pour ca que le systeme de garderie qui marchait assez bien avant le 7$ pour tous. »
De quossé ?
Rédigé par : B. Vallée | 02 mai 2012 à 19h45