par Martin Masse
Parmi les nombreuses bêtes avec lesquelles il faut cohabiter en retournant vivre en milieu rural, il y a, dans notre coin de Brome-Missisquoi, le coyote. Originaire des plaines de l'ouest du continent, le coyote migre vers l'est depuis plus d'un siècle et occupe maintenant la majeure partie du continent. Il aurait fait son apparition dans le sud du Québec dans les années 1940.
Lorsque j'ai grandi dans les années 1970 dans la région de Joliette, jamais je n'ai entendu parler de coyotes. En fait, je ne savais même pas qu'il y en avait au Québec avant de déménager ici l'année dernière. Pour moi, le coyote, c'était d'abord et avant tout ce personnage pathétique de dessins animés qui rate à tous coups ses tentatives d'attraper Road Runner.
Le coyote est un animal mystérieux, difficile à observer, qui joue un rôle mythologique dans plusieurs légendes amérindiennes. Les coyotes ne sont en général pas dangereux, mais leur nombre en croissance dans le nord-est du continent semble provoquer de plus en plus d'incidents. Ils dévorent parfois des animaux de ferme et ont même attaqué mortellement une jeune femme en Nouvelle-Écosse l'année dernière. Des résidants se plaignent de leur présence dans la région de Montréal.
Ce qui distingue surtout cet animal est son cri saisissant (un mélange de hurlements, jappement et glapissements). Un récent article du New York Times le décrit ainsi :
For most people (...), the coyote offers a bit of wildness to anyone willing to listen to the gift it has shared for millenniums - its unforgettable voice.
The coyote has a bountiful lexicon that includes growls, huffs, woofs, whines, yelps, howls, "wow-oo-wow" sounds and more. Each serves its purpose in the coyote business of giving greetings or disseminating alarms.
But perhaps the sound that listeners know best, the one that makes us stop what we're doing and look up into the night sky, is that mad cacophony of mournful howls and maniacal yips. That, scientists say, is the coyote's territorial declaration, an effort to make a few coyotes sound like 10 or 100, to insist on their unassailable presence.
Ce chant inoubliable des coyotes du coin pour marquer leur territoire fait dorénavant partie de notre quotidien - ou plutôt de nos nuits! Pendant toute la belle saison, quelques-uns d'entre eux viennent régulièrement crier pendant environ une minute dans le champ derrière notre maison (on les entend moins le reste de l'année quand les fenêtres sont fermées). Il y a deux semaines, tard le soir, j'ai réussi à sortir de la maison suffisamment vite pour les enregistrer avec ma caméra. (Mettez le son de votre ordinateur au plus élevé pour bien entendre. On ne voit rien dans l'image, à part les lampadaires dans la cour.)
(N.B.: Non, ceci n'a en effet rien à voir avec le libertarianisme, mais c'est mon site et j'y mets ce que je veux. Si ça vous énerve, au lieu de laisser une plainte inutile dans les commentaires que je vais effacer de toute façon, faites un ou deux clics de souris pour aller sur l'un des millions d'autres sites que contient le Web et ça va régler votre problème.)